mardi 3 janvier 2012

"Fier d'avoir ton love" bibé bibé bibé

Ce dernier informa le patron qu’effectivement, il y avait eu changement de programme mais qu’il était fort possible qu’il ait oublié de l’indiquer sur l’agenda. Après avoir raccroché le téléphone, le patron regarda Matthieu et lâcha comme à contrecœur : « ok, c’est bien vous qui jouez ce soir ». Rassurés, nous demandâmes si nous pouvions commencer à faire la balance.
-Nan faut attendre l’ingé.
-L’ingé ? Y a un ingé ?
-Bah ouais mec. T’es au Gambetta quand même !
On attendit donc. Longtemps. Très longtemps. Puis un grand gars baraque entra dans le bar sur les coups de 19h alors qu’on avait annoncé le concert pour 20h. Il discuta un bon quart d’heure avec le patron en buvant des cafés, puis il daigna s’intéresser à nous.
-Bon, on s’y met ? », demanda-t-il avec impatience réalisant une parfaite inversion des rôles sous nos yeux ébahis. Nous nous mîmes en place, branchant nos instruments, réglant la hauteur du micro, tapotant sur la batterie…
-On commence par la voix. Vas-y, chante un peu pour voir » me demanda-t-il. Je me mis à fredonner quelques paroles d’Ive been near the sun lorsqu’il m’interrompit.
-Chante avec ta vraie voix plutôt. Comme tu vas chanter tout à l’heure.
-Bah c’est comme ça que je chante.
Il me regarda comme si je me foutais de sa gueule et que franchement ça ne le faisait pas rire, jusqu’à ce qu’il se rende compte que je ne plaisantais pas.
-Sérieux ?
-Bah ouais.
-Vas-y rechante voir ?
Je m’exécutai, éprouvant la sinistre impression d’être considéré comme une bête de cirque genre femme à barbe ou plutôt l’inverse. Le mec éclata de rire.
-Excuse moi », fit-il finalement « mais franchement c’est trop fort ! Genre hélium et tout !
Je fis semblant de le prendre avec philosophie, mais à force d’entendre ce gros con ricaner à chaque fois que je poussai une note, l’irritation me gagna.
-Eh mec, tu peux arrêter de te marrer ? Ca commence à être un peu gavant, là.
Il s’arrêta de rire, un peu trop subitement.
-J’ai envie de rigoler, je rigole Ca lui pose un problème à Patrick Juvet ?
J’aurais bien eu envie de lui faire bouffer ses dents à coups de genoux, mais le mec était bien trop grand pour moi. Ca aurait été contre-nature, un peu comme si un mérou s’en était pris à un orque. Du coup, je me tus. Heureusement, on passa à la balance des instruments et je n’eus plus à supporter ses moqueries incessantes.
-Bon vous faites une chanson en entier, voir si ça le fait ?
Nous nous exécutâmes, interprétant « Count your hair », chanson déchirante dans laquelle j’exprimais entre autres mon angoisse à l’égard d’une alopécie galopante qui, je le sentais, me menaçait. Bon, l’ingé continua à se marrer et moi je continuai à faire semblant de m’en foutre tout en bouillonnant intérieurement.
Sur ce l’autre groupe arriva. Sauf que ça n’était pas l’autre groupe mais encore un autre, vu qu’apparemment les West side Niggaz n’étaient pas les seuls à avoir déclaré forfait (ce qui aurait peut-être dû nous mettre la puce à l’oreille). Bref, la suite c’était un mec qui se faisait appeler Billy mais qui avait une gueule de Jean-Pierre. Etrangement il portait un bandana jaune autour de la tête. Jean-Billy était accompagné, non pas d’une mais de deux choristes. Je crus comprendre que l’une d’entre elle était sa copine. Pendant qu’on remballait nos affaires pour leur laisser la place, ils se mirent tous les trois à faire des vocalises et ça ressemblait dangereusement à un jam des Poetic lovers.

(Petite interview de Folks sur le Mouv' à 19h45 demain jeudi 05 + extrait d'une chanson du futur EP commandable )

1 commentaire:

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