vendredi 30 septembre 2011

Deerhunter, The delgados et une poule

Bon. Il paraît que pour un blog marche, il faut poster chaque jour. Shit. Les bloggeurs ont pas de vie sociale ?
En plus, qu’est ce que je vais bien pouvoir raconter chaque jour. Mon quotidien vous dites ? Ok, parlons-en : je me suis couché tôt, me suis réveillé à quatre heures du matin pour manger mon poids en céréales, j’ai pris le métro à 6h et j’étais assis à côté d’un mec bourré à la bière, un cadavre de Kro dans la main droite. Beauté de la porte de Clignancourt à 6h30. Suis arrivé au taf. Sentiment de plénitude de l’individu ayant enfin trouvé sa place dans la société.
Tout le monde est d’accord ? On s’en fout ? Parlons plutôt musique. Ai acheté, avec un an de retard, le dernier album de Deerhunter, Halcyon Digest. Cet achat me fut fortement suggéré par l’enthousiasme de certains de mes amis et la note de 9,2 décernée par Pitchfork. 9,2. Putain ces mecs sont forts quand même, précis comme la Nasa. Pas 9,1 ni 9,3, non, 9,2. Verdict : bah je ne suis pas soufflé. Je trouve ça même, oserais-je le dire, un peu chiant.
SAUF, car il y a un sauf, le titre Revival qui est une boucherie et dont, dans mon infinie magnanimité, je vous file le lien.



Bien, non? Moi à ce morceau, je lui mets 9,5, pas moins.
Mais quand même, histoire de comparer deux choses qui entretiennent à peu près autant de rapport entre elles qu’une poule et une pipe à crack, si je trouve l’engouement pour Deerhunter un peu excessif (enfin je réécouterai, promis), je ne comprends par contre absolument pas qu’on ne m’ait jamais parlé auparavant du groupe écossais The Delgados (merci Rodolphe). Ai commencé avec the Great eastern (sur allmusic, 4 étoiles et demi sur cinq, pas très précis je trouve). Je ne suis pas un très bon critique, laissons donc parler la musique.



C’est bien non? Bah moi j’ai été du même avis que vous. Du coup, je me suis acheté l’album d’après, « Hate ». Et bien, je n’y ai tout d’abord cru, mais il est aussi bon que l’autre. J’aime particulièrement cette chanson.



Sinon j’ai essayé d’écrire un morceau hier. Très content de la musique que j’avais depuis un bout de temps. Mais pour ce qui est des paroles, c’est pas encore ça je pense. Je l’ai compris quand j’ai fait rimer « amour » avec « toujours ».
Bon, on se retrouve lundi. Je suis en train de mettre une touche finale au premier épisode de mon prochain grand feuilleton. Ca risque d’être assez énorme, une véritable farandole d’émotions.

mercredi 28 septembre 2011

Le premier concert - 4ème et dernière partie

Je n’étais pas vraiment pressé de revenir sur le terrain de jeu de Christophe, mais j’avais peur que des amis n’arrivent entretemps et, qu’en mon absence, ne décident de voguer vers de nouvelles aventures.
Je n’aurais pas dû m’inquiéter. A part Vincent, la seule personne de mon entourage qui est passée ce jour là ce fut mon frère.
-Tu joues à quelle heure, me demanda-t-il une fois sur place.
-Vers 20h. Dans deux heures quoi.
-Ah merde. Je vais pas pouvoir rester.
-Ah bon ? pourquoi ?
-J’ai dit à Cédric que j’irai avec lui à Paris pour voir ce groupe là, Mangoreva, ou un truc comme ça.
-Connais pas.
-C’est pas mal, c’est du reggae.
-Ok je vois, fis-je meurtri, genre « jkiffe le shit » ce genre de merde…
-Nan c’est plus politique les textes. Y en a une qui parle du racisme qu’est pas mal.
En fait j’ai dit une connerie. Mon frère ne fut pas le seul à venir. Ma mère pointa également le bout de son nez vers 19h.
-T’as oublié tes clés. On sera peut-être pas là quand tu reviendras. On va au cinéma.
J’adore ma mère. Mais pas ce jour là. J’étais en mode concert bordel ! Et en mode concert, on n’a pas d’attaches, pas de famille. Toute l’idée, c’est justement de sembler un peu mystérieux et lointain, ce qui est difficile lorsque votre génitrice vous demande devant tout le monde pourquoi vous avez mis ce tee-shirt froissé. Aussi la remerciai-je en un temps record tout en tentant de l’orienter avec subtilité mais efficacité vers la sortie du parking. Elle vit clair dans mon jeu.
-Ca va, ça va, je pars », dit-elle en rigolant à moitié. Puis reprenant son sérieux : « Et pas de cigarette hein ? » Je pris l’air offusqué, lui fit discrètement une bise puis reparti l’air mystérieux et lointain en direction des membres de mon groupe.
Après une heure passée à se demander quand allait arriver les dizaines de gens que j’avais invités, ce fut le moment d’y aller. Vu de la scène, on pouvait difficilement remettre en question l’étendue du désastre : il y avait huit personnes. Christophe les bras croisés inclus. Il faisait encore plein jour mais les lampadaires étaient étrangement déjà allumés comme si Dieu n’avait pas voulu courir le risque que nous passions à côté de notre défaite. La mort dans l’âme, nous nous mîmes à jouer.
David avait une sale manie : celle de jouer toujours un poil plus fort que les autres membres du groupe. Histoire qu’on n’en perde pas une note. Invariablement, l’un d’entre nous, excédé de ne pas pouvoir s’entendre montait le volume de son instrument, suivi par un troisième et cela jusqu’à ce que nos oreilles commencent à saigner. C’est exactement ce qui produisit à ce concert. Aussi sur les huit spectateurs qui nous regardaient, nous réussîmes à en faire fuir un quart. Deux quoi. Tous les autres reculèrent vers le fond du parking. Tous ? Non. Pas tous : Christian demeurait debout à dix mètres de la scène, les bras toujours croisés, le visage fermé. A la fin du premier morceau je tentai un « Bonsoir Chaville ! »
Bon, ça sonnait moins bien que je ne l’avais prévu. « Bonsoir Paris » oui, mais pas « Bonsoir Chaville », surtout quand le public se résumait à un pote, un mec du service d’entretien du club, trois joueurs en short qui venaient de finir leur partie et un ennemi mortel.
-Ca va ? Vous êtes chaud ?
Je fus sauvé d’un ridicule définitif par Vincent qui répondit avec un engouement suspect « Ouais ! ». Les autres spectateurs le regardèrent l’air de se demander ce qui lui prenait aussi baissa-t-il la tête l’air gêné.
-Le prochain morceau parle d’un mec qui a l’impression de ne pas avoir fait les bons choix…
-Tu m’étonnes ! », fit Christophe suffisamment fort pour que tout le monde l’entende.
-Elle s’appelle « Guilty »
Ouais, j’avais toujours eu un don pour les titres accrocheurs. Nous enchaînâmes ensuite avec « Sad situation » suivi de « La nouvelle » qui ne l’était plus vraiment vu que ça faisait un an qu’on la jouait tout les vendredi soirs, lors de notre hebdomadaire répétition. Epargnons-nous la set list exhaustive. Nous jouâmes en tout et pour tout dix morceaux en une demi-heure. La fin du concert fut saluée par une bruine d’applaudissement.
Je venais juste de descendre de scène lorsque je remarquai que Christophe s’était approché à une distance irrespectueuse.
-On peut dire que tu es vraiment aussi doué en musique qu’en tennis », fit-il fielleusement.
-Euh… merci », répondis-je avec ce sens de la répartie qui me caractérisait.
Voilà, c’était le premier concert d’une longue liste. La nuit venue, une fois dans mon lit, je me remémorai l’évènement et en vins à la conclusion que les choses ne pouvaient que s’arranger question succès artistique. Je me trompais.

(A venir : « Le deuxième concert » ou « Pourquoi manger indien avant de jouer sur une péniche n’est pas une riche idée »)

Le premier concert (Part3)

Une fois sous les arbres qui bordaient la route menant au tennis, Vincent me tendit une cigarette. Je m’en saisis, la portai à mes lèvres pulpeuses et l’allumai à l’aide d’un briquet qui dévoilait les charmes d’une femme en maillot de bain lorsqu’on le mettait la tête en bas. Ma conception de la classe. Je tirai une première latte et sentis la fumée me monter à la tête. Je pris l’air ténébreux, plissant légèrement les yeux.
-T’as mangé un truc ?
Vincent me sortit de mon auto-contemplation.
-Quoi ?
-T’as pas l’air bien, comme si t’avais mangé un truc qui passait pas.
-Non, non, lui répondis-je, légèrement vexé, en me mettant un post-it mental : revoir l’air ténébreux.
-Vous allez jouer « Take you by my side » ?
-Putain, lâche-moi avec cette chanson !
J’avais composé tous les morceaux de notre répertoire. Tous sauf un, écrit par David le deuxième guitariste. Et quel était celui que Vincent préférait ? Je vous le donne en mille : celui là. Il l’appelait « Take you by my side » parce que sur le refrain, contrairement au reste de la chanson, j’avais des paroles. Je disais très précisément « I’m gonna take you by my side » ce qui n’avait aucun rapport ni avec ce qui précédait, ni avec ce qui suivait, vu que le reste du temps je chantais en yaourt.
-Bah désolé, c’est clairement la meilleure, ajouta-t-il, fin diplomate.
-Va chier, lui répondis-je en toute amitié.
Il se tût un moment comme s’il avait été convaincu par la profondeur de mes arguments, tira sur sa clope puis reprit :
-Tu sais ce que c’est le problème de ton groupe ?
-Le batteur.
-Non c’est pas ça.
-C’est pas une question, c’est une affirmation. C’est le batteur le problème.
Effectivement, ça faisait un moment que je me disais qu’il faudrait peut-être à en venir à une regrettable et douloureuse extrémité… bref qu’il faudrait le lourder comme une merde. Quelques semaines auparavant, je lui avais demandé de jouer « We will rock you » pour mesurer l’ampleur du désastre. Pas compliquée pourtant la partie de batterie : Poum poum tchac, Poum poum chack et ça ad nauseam. Michael avait réussi la prouesse de déstructurer la chose et d’aboutir à une sorte de morceau jungle en moins carré.
Piqué par la curiosité, je demandai à Vincent quel était notre point faible selon lui :
-Votre problème, mec, c’est le reggae.
Là, il me prit par surprise.
-Le reggae ?
-Ouais, le reggae. Si tu regardes bien, tous les groupes qui cartonnent au lycée, c’est des groupes de reggae. Et vous, du reggae, bah vous en faites pas.
-Ca non, fis-je en frémissant légèrement.
Il me fallut reconnaître que sur ce coup là, le Vincent, il tenait quelque chose. C’est vrai que les musiciens les plus populaires dans notre école étaient invariablement des adolescents clamant fièrement leur amour de la beuh dans des chansons qui faisaient invariablement rimer, en les plaçant dans un subtil jeu d’opposition, les mots « cannabis » et « police ». Ces mecs étaient généralement politiquement très concernés. Le groupe qui marchait le plus s’appelait The Trotskis. J’avais beau ne jamais avoir entendu parler d’un groupe de reggae soviétique, la plupart des gens ne semblaient, quant à eux, pas trouver les deux notions inconciliables, tout au contraire. Bon moi je n’étais pas vraiment calé en histoire mais il y a une anecdote que j’avais retenu de mes cours, c’était celle du massacre des marins de Kronstadt et, d’après mes souvenirs, le rôle dudit Trotski n’avait pas été joli joli dans l’histoire. C’est un point de vue que j’avais entrepris de faire valoir auprès de l’un des musiciens du groupe. Il m’avait regardé comme si j’avais confessé lire « Mein Kampf » aux toilettes. Je m’étais alors promis de ne plus jamais essayer de parler avec un mec qui avait, vu de devant, une coupe de cheveux normale mais qui laissait pendre dans son dos une unique dreadlocks qui descendait tel un serpent pileux et crasseux jusqu’à ses fesses.
-Bon, on y retourne ?

lundi 26 septembre 2011

Le premier concert (part 2)

Sa présence me déstabilisa tellement que je bredouillai vaguement « un peu de tout » à l’intention de l’ingé puis je me plongeai dans la contemplation du bout de ma chaussure droite. Lorsque je relevai les yeux, Christophe n’était plus là. Tout était trop calme. Ca sentait…la peur.
Nous laissâmes la place au groupe qui était censé jouer avant nous, des chevelus répondant au doux nom de Dying Corpse. J’avais parlé un peu avec leur chanteur avant de monter sur la scène pour faire les réglages. Un mec sympa qui devait avoir à peu près mon âge. Il m’avait expliqué que lui aussi s’était vu obligé de changer le nom de son groupe pour pouvoir jouer ce jour là. Demande express de la mairie.
-Et c’est quoi votre vrai nom ?
-Dying fœtus.
Ah ouais, quand même. Pas vraiment raccord avec la politique culturelle d’une mairie des Hauts-de-Seine Une question me taraudait mais j’hésitais à la lui poser, de peur qu’il ne le prenne mal. Finalement, je pris mon courage à deux mains.
-Corpse, ça veut bien dire cadavre, non ?
-Bah ouais.
-et Dying c’est du présent continu.
-Du quoi ?
-Du prése… enfin ça veut dire « en train de mourir » quoi ? Pas vrai ?
-Voilà.
-Mais comment un cadavre peut-il être en train de mourir ? Je veux dire soit le mec est encore vivant et il peut agoniser, soit il est mort et c’est effectivement un cadavre mais il n’est plus « en train de mourir ».
Il réfléchit un instant puis me dit :
-Merde, je crois que t’as raison.
-Je sais pas, peut-être que je me trompe hein ? », dis-je, certain d’être dans le vrai. J’avais un peu de peine pour lui car il avait l’air vraiment emmerdé. Au bout d’un moment il secoua la tête, comme un chien au poil long en train de s’ébrouer (« ebrouing », présent continu) et il me dit :
-Pas grave, nous on est « Dying fœtus » pas « Dying corpse ». Tu vois ?
-D’accord, ouais, je vois.
Puis, soudain, pris par le doute :
-Ca peut être en train de mourir un fœtus, pas vrai ?
-Ouais, ouais, carrément », lui répondis-je. Il eut l’air un peu rassuré.
Une fois descendu de la scène je tombai sur mon pote Vincent qui était venu pour l’occasion. Je le saluai d’une poignée de main virile et nous nous écartâmes un peu de la scène car le chanteur de « Dying corpse/foetus » avait commencé à tester le micro et il semblait vraiment lui en vouloir vu comment il lui hurlait dessus. Plus tard, en regardant des photos prises ce jour là, je hurlerais de rire devant la coupe de cheveux de Vincent, raie au milieu genre grosse influence « supercopter ». Mais sur le moment, je ne me gaussais nullement. J’étais pour tout dire quelque peu nerveux à l’idée que Christophe traînait dans les environs, tel un requin frayant dans une eau poissonneuse, avec moi dans le rôle du maquereau sans défense.
-…clope ?
-Hein ?
-Je disais « On va se fumer une clope ? »
A 16 ans j’essayai déjà d’arrêter. J’avais commencé, il y a deux mois et je trouvai que mon addiction prenait de l’ampleur. J’allais parfois jusqu’à fumer quatre cigarettes par jour, me sentant aussi dépravé que Keith Richards à la grande époque. J’étais un véritable chien fou, un mec imprévisible, un véritable malade mental et cette idée faisait naître sur mes lèvres un sourire de défi. Aussi, ce jour là je dis « Fuck off » à la partie de moi-même qui tentai de me garder sur le droit chemin, celui de la santé et de l’haleine fraîche et me dirigeai avec mon ami vers la sortie du tennis afin d’aller me griller une Marlboro ultra light.

dimanche 25 septembre 2011

Le premier concert (part 1)

Mon premier concert ? Le 21 juin 1996. J’avais 16 ans, trop jeune pour mourir ou pour jouer sur le parking du tennis municipal de Chaville un jour de fête de la musique. Quand j’arrivai sur les lieux, j’y retrouvai mes collègues : David le guitariste rythmique aux ascendances siciliennes, le bassiste, dont j’ai oublié le nom (le bassiste quoi) et Michael, le batteur le plus dénué de sens du rythme qu’il m’a été donné de croiser au cours de vingt années de pratique intensive de la musique. Bon, jouer sur une installation sportive pourquoi pas ? Queen à Wembley, les Beatles au Shea Stadium… et maintenant Réticulum au club Alexis Maneyrol. Réticulum. Ouais, Réticulum. Bon à la base c’était l’idée du bassiste qui était en première S. On cherchait un nom très con et il a proposé « réticulum endoplasmique », un terme tiré de ses cours de biologie qui, selon Wikipedia, désigne « un organite présent dans les cellules eucaryotes ». Ne me demandez pas. Bref, je ne sais pas vraiment ce qui nous a pris mais on trouva ça génial et c’est le nom qu’on donna à la mairie, responsable de l’organisation. J’avais complètement oublié cette histoire de nom lorsque deux semaines avant le concert, un gars m’appela. Il m’expliqua qu’il était chargé de concevoir une affiche pour promouvoir l’événement et qu’il avait beau tourner la chose dans tous les sens, bah « Réticulum endoplasmique », ça rentrait pas. Bon plutôt qu’expliquer à ce champion la notion de police de caractères, j’adhérai à sa proposition de supprimer l’un des deux mots.
-Parfait. J’enlève « endoplasmique » alors ?
-Euh… ouais.
On s’est donc retrouvé avec « Réticulum » qui ressemblait plutôt au nom d’une crème apaisante pour les hémorroïdes qu’à celui d’un groupe de rock prometteur.
Pour moi, jouer au tennis club de Chaville c’était un peu revenir sur les lieux du crime. En effet, avant d’être le leader charismatique de « Réticulum », j’avais été l’un des espoirs communaux du tennis chavillois. Seulement on m’avait offert une guitare et comme jouer de la musique m’amusait beaucoup plus que de cracher mes poumons en hiver sur des terrains sous-éclairés, j’avais abandonné la pratique du sport de raquette. Ce que mon entraineur, que nous appellerons Christophe, interpréta comme une véritable trahison, un véritable coup de laguiole dans le dos.
C’est aussi avec une certaine fébrilité que je débarquai sur place le jour dit, un peu craintif à l’idée de croiser celui qui avait fait office de véritable maître à pensée durant des années (je me réveille encore parfois la nuit en sueur en entendant sa voix résonner : « Fléchis tes jambes Gauer ! »).
On fit la balance. La première de ma courte existence. Franchement la mairie ne s’était pas foutue de notre gueule, on avait à notre disposition une scène digne de ce nom avec un petit escalier en fer sur le côté. Lorsque l’ingé son me proposa de tester le son de guitare, je me lançai dans une tentative de solo relativement pathétique qui avait pour unique but d’impressionner les deux trois curieux qui nous regardaient l’air… curieux.
-Joue un truc que tu maîtrises, plutôt.
Il n’avait pas dit cela méchamment mais c’est en le maudissant, réellement humilié, que je claquai les trois accords qui constituaient l’intégralité de notre plus célèbre chanson, « In the arms of morpheus ». Puis ce fut au tour du bassiste, puis de David, et enfin de Michael. Pour conclure, l’ingé nous proposa de jouer un morceau en entier. Nous nous exécutâmes, nous lançant dans une version débridée et totalement arythmique (merci Michael) de « Give it away » des Red Hot Chili Peppers.
A la fin, j’eus l’occasion d’utiliser l’une des expressions qui m’avaient toujours fait rêver : je regardai l’ingé l’air concerné et je lui dis « Je pourrais avoir plus de retour ? »
-Tu veux quoi dans le retour ?
C’est à ce moment que je vis Christophe observant, ironique, la scène depuis l’autre bout du parking.

(to be continued)

samedi 24 septembre 2011

Elliott Smith Vs Alain Souchon

C'était censé me simplifier les choses de chanter en français. Le premier intérêt que j'y voyais c'était qu'on arrêterait de me dire que lorsque je chantais en anglais, on avait l'impression que Yasser Arafat était ressuscité et s'était mis à la folk.
Ensuite, il y avait la thune. J'étais supposé m'en faire beaucoup plus en me mettant à la langue d'Yves Duteil, question de quotas tout ça.
Et me voilà, un an après avoir fait mes débuts en Français. Force est de constater que pour l'instant ça ne s'est pas vraiment passé comme prévu. Tout d'abord, j'ai la sinistre impression que la tendance s'est inversée et qu'on signe à la pelle des groupes français chantant en anglais genre Cocoon, Lilly Wood & The Prick, The Do, Syd Matters... Deuxièmement on me dit que j'ai un accent anglais quand je chante français (je serais atteint de depalmassite). Enfin, je ne me suis pas fait une thune. J'ai cru que ça allait changer lorsque j'ai été sélectionné parmi les gagnants d'un concours organisé par Discograph "En français dans le texte". Pour l'occasion, j'avais composé trois chansons pour les enfants ou sur l'enfance. Pas vraiment mon thème de prédilection mais bon, c'était imposé. Bah, non seulement je n'ai pas gagné mais en plus tous mes potes se sont foutus de ma gueule. Genre Gauer se prend pour Henri Dès.
Ce qu'il y a aussi avec le français, c'est que maintenant, tous les gens se sentent autorisés à y aller de leur commentaire sur mes textes. Putain, quand je chantais en anglais, je ne me prenais pas la tête:
-Et les mecs, je cherche un mot qui rime avec "tonight", vous avez une idée?
-Je sais pas, répondait l'un des gars avec qui je jouais, euh... alright?
Et voilà c'était torché: "When i look at you tonight/ I know that it's gonna be alright". Je chantais ça en prenant l'air du mec qui y croit vraiment et qui souffre de crampes d'estomacs, et ça le faisait. Il y a même des pervers qui venaient me voir à la fin des concerts pour me dire que les paroles des chansons les avaient "touchés".
Bon et ben maintenant, ça a changé, tout le monde se prend pour Bernard Pivot ou je ne sais qui. Genre à commenter, à faire des propositions d'améliorations genre "là t'as mis métro bah ça serait mieux avec tramway".
Mais appelez ça l'esprit de contradiction ou ce que vous voulez, depuis qu'on me fait chier sur mes textes, bah j'ai une putain d'envie de continuer à chanter en français. Si vous voulez voir ce que ça donne, n'hésitez pas à vous rendre là :
http://www.noomiz.com/folksyou
Que ceux qui me demanderont de remplacer "père" par "géniteur" soient maudits sur plusieurs générations.

vendredi 23 septembre 2011

Deep blue sea

Bon d’accord, j’avoue, j’aime les films de requin. Pas juste les dents de la mer. Non les films de requins en général. Un nombre conséquent de mes répliques favorites s’y trouvent concentrées.
Prenez « Peur bleue » (Deep Blue Sea). Déjà un pitch énorme : sur une base nautique, une scientifique mène des expériences sur des requins afin de lutter contre je ne sais plus trop quelle maladie. Elle a en effet remarqué que, lorsqu’on les rendait plus intelligents, ces mammifères sécrétaient je ne sais quelle substance permettant de mettre au point un remède miracle. Problème : ces requins deviennent… « vraiment trop intelligents !» (à prononcer avec la voix de stentor des bandes-annonces). Lorsqu’une tempête survient, c’est l’occasion rêvée pour eux de prendre le contrôle de la base et d’en exterminer les occupants. Les raisons d’aimer ce film ? Tout d’abord, on y retrouve Samuel L. Jackson qui se fait becter de manière étonnante environ 20 minutes après le début des débats, comme si la production n’avait pas pu se l’offrir pour le film en entier. LL cool J est tout en sensibilité et en retenue dans le rôle du cuistot sympa qui adore son perroquet. Mais la grande force du film réside dans des dialogues ciselés. Ma réplique préférée : « Mais normalement les requins ne nagent pas à l’envers ! »

jeudi 22 septembre 2011

Temporary secretary

La première fois que j'ai entendu ce morceau, c'était il y a dix ans, j'étais jeune beau et j'avais l'haleine fraiche. Avec Rodolphe, on avait emprunté le disque à la médiathèque de Sèvres et on était allé l'écouter dans sa cave. Au bout de dix secondes on s'était regardé genre: mais quelle est donc cette merde!
Il y a quelques semaines, Carine, dans sa grande sagesse, m'a fait réécouter ce titre. Révélation! Epiphanie! It's just a killing man! (c'est juste une tuerie homme).




Tout ça pour dire que parfois, en musique, on est un peu à l'ouest, on met un petit moment à comprendre. Ca marche dans les deux sens d'ailleurs. Genre Babylon Zoo. Ouais Babylon Zoo. Bah à l'époque ça me semblait vraiment super. Bon à la réécoute on dirait un peu du smashing pumpkins en moche.J'entends certaines personnes dire "pléonasme" et je trouve ça pas cool. vérifiez par vous-mêmes. Hommage rendu au passage en accéléré à la toute fin.



Ou alors Stilskin. Sérieux on dirait Zucchero en train de chanter sur du nickelback. Vérifions.



Tout ça pour dire qu'on devrait toujours faire confiance à McCartney et moins souvent aux pubs levi's. Comme le prouve cette merveilleuse chanson tirée de Chaos and creation in the Backyard produit par Saint Nigel Godrich.

mercredi 21 septembre 2011

Bon. J’ai ouvert ce blog il y a un an et c’est mon troisième message. Bel effort mais peut mieux faire.
Ai demandé à JC comment faire pour que les gens suivent mon blog. Il m’a répondu que ça serait pas mal qu’il y ait des messages dessus pour que les gens aient envie d’y venir. Pas con.
« Appate les en mettant des vidéos, des chansons… »
Ok, ok…


Soltero

Viens de découvrir ce groupe, Soltero.



Je trouve totalement honteux de ne pas en avoir entendu parler avant.
Vous pouvez mettre de la thune pour qu'il puisse produire son nouvel album là: www.microcultures.fr